Faisant face de la cité des Papes, Villeneuve-lès-Avignon mérite que l’on s’attarde une demi journée pour partir à la découverte du patrimoine exceptionnel de la cité. Suivez-moi.
Située en face d’Avignon, il vous suffira de traverser le Rhône pour vous rendre à Villeneuve-lès-Avignon, compter environ 25 minutes a pieds pour vous rendre au centre de la ville depuis Avignon.
Point histoire
En 1290, le roi Philippe IV le Bel échange le Maine et l’Anjou contre une part de seigneurie en Avignon, mais, pour conserver un emplacement stratégique à la frontière du royaume, il fonde Villeneuve. Il cosigne la charte de fondation avec l’abbé de Saint-André à la suite de l’acte de pariage en 1292. Ce contrat prévoit de fortifier l’accès au pont d’Avignon, ce qu’il réalise vers 1300-1307 en rebâtissant le châtelet, appelé tour Philippe-le-Bel sur la rive ouest.
Lorsque Avignon devient cité pontificale, les tensions perdurent et la querelle entre les deux rives se poursuivra jusqu’à la Révolution. Cette volonté royale de fortifier la rive droite du Rhône s’accompagne sans doute aussi d’une ambition de concurrencer un jour la puissante cité d’Avignon, par la création d’une ville neuve au pied du mont.
De 1305 à 1376, les dignitaires de la cour pontificale font de la rive droite, plus campagnarde, leur lieu de villégiature. Le pape Clément VI y possède une grande propriété.
Le patrimoine
Tour Philippe-le-Bel
La tour Philippe-le-Bel fut construite pour contrôler l’accès au Pont d’Avignon. Aujourd’hui, vous pouvez monter a son sommet pour profiter d’une superbe vue sur Avignon.
Chartreuse Pontificale du Val de Bénédiction
La Chartreuse doit son origine à la volonté du Pape Innocent VI. Celui-ci après son élection en 1352, fit don à l’ordre des Chartreux de ses terres et de son hôtel particulier qu’il possédait.
Le pape fondateur meurt en 1362, mais ses neveux vont poursuivre la fondation en doublant le nombre des membres et en installant une boulangerie.
Au XVIIe siècle, de nombreuses constructions viennent compléter l’ensemble : église, chapelle, trois cloîtres entourés de 40 cellules, trois fermes, hôtellerie et prison forment « un domaine de près de 400 hectares », ce qui en fait la plus grande chartreuse de France à cette époque. Et aussi une des plus prospères.
Au moment de la Révolution, le site est démembré et vendu sous forme de petits lots.
Au début du XXe siècle, la chartreuse est classée aux Monuments historiques et l’on confie à Jules Formigé le soin de restituer à l’ensemble son allure d’origine.
Le lieu mérite que l’on s’y attarde : église, cloitres : l’ensemble est admirablement restauré et une grande sérénité se dégage des lieux.
Fort Saint-André
Jusqu’à la fin du XVe siècle, le Rhône séparait les terres du Saint Empire Romain et du Royaume de France. Le Fort Saint-André assurait la garde de la frontière face à la rive orientale défendue par la cité d’Avignon et le Château du Roi René à Tarascon .
Le fort perd son rôle stratégique lorsque la Provence est rattaché à la France en 1481 et plus encore quand le Rhône déplace son lit à 900 mètres du mont vers 1770.
Le fort se visite et permet une belle balade sur les remparts tout en profitant d’une vue exceptionnelle ! L’abbaye Saint-André, située dans le fort peu également se visiter (billet séparé). Ayant découvert la chartreuse avant j’ai fais l’impasse sur la visite.
Villeneuve-lès-Avignon fut une vrai belle surprise. Le temps, sublime, pour un mois d’octobre, combiné a une absence de touristes m’a permis d’apprécier en toute tranquillité ce superbe patrimoine.